Mon expérience à la grande première du film Bye Bye Papa et mes impressions sur le film.
- Jolette Joseph
- 27 mars 2017
- 4 min de lecture
Le 27 mars 2016 j'ai eu la possibilité d'assister à la grande première du film "Bye Bye Papa produit par Valery Numa. En général, je ne manifeste pas de l'engouement pour les grandes premières des films haïtiens. Cependant vu la publicité faite autour de ce film, étais motivée à y aller. On a annoncé le début de cette grande première pour 6h30 avec des performances des artistes prêtant leur voix aux musiques du film. J'ai laissé le bureau vers 5h45 et je suis arrivée à El Rancho vers 6h15. L'entrée menant vers le lieu de la projection était déjà bondée de gens. On a entendu près 10 minutes avant que la ligne commence à bouger. Il y avait des gens qui étaient venu depuis 5h pour trouver les meilleures places. Première remarque, on n’a pas reçu les fameux paquets qui étaient destinés aux femmes. Je ne sais pas si c'était réserve à des femmes spéciales. Mais à la radio, Valery avait dit que les femmes auront droit à des paquets. Etait-ce de la publicité mensongère qu'il dénonce assez souvent ou bien un problème dans la planification? Toujours est-il que je n'ai vu de femmes avec les paquets promis.....
6h30 : les gens continuaient à affluer et le spectacle prévu avant la projection n'avait pas encore commence.
7h : les gens commençaient à s'impatienter. Un monsieur qui était assis près de moi m'a dit: "Jan Valery renmen pale de timing, de respeke le nan emisyon Vision 2000 à l'écoute la. M pral voye yon emel pou li pou m di l sa."
7h45 : les gens manifestaient leur impatience par des applaudissements comme c'est souvent le cas quand les spectacles peinent à commencer à l'heure. Quelques minutes après 8h, Smoy Noisy, l'animateur de la soirée gravi l'estrade pour ouvrir le spectacle sous les cris de mécontentement du public. Apres un show de danse, on a eu droit à 4 prestations en playback. Et finalement le fameux film tant attendu.
Mes impressions sur le film:
Je ne suis pas une spécialiste du cinéma. Donc, je vais donner mon point de vue de profane en me basant sur quelques références que j'ai eues dans mon cours sur le cinéma avec Gary Victor à la faculté des sciences humaines. Première chose, je félicite l'équipe pour ce travail au combien si difficile à réaliser en Haïti. Deuxième chose, en termes de sonorisation l'équipe a réalisé un bon travail. Les conversations étaient claires, il n'a y a pas eu de problème de son trop haut ou trop bas. Troisièmes remarques, les acteurs étaient très bien et maitrisaient bien leur jeu d'ensemble à part l'une des figurantes donnait l'impression de réciter par cœur son texte dans la scène de réunion ou le patron annonçait la fermeture de l'entreprise. Par contre, le découpage de certaines scènes était trop rapide et on avait du mal à suivre certaines séquences. Certaines scènes aussi trop longues et d’autres trop courtes. Le scenario et l’histoire du film me laissaient perplexe dans certaines séquences. Certaines parties du film n'étaient correspondant pas du tout à la réalité et la culture locale surtout celle ou le père a bloqué les portes de son véhicule avec son bébé dedans par erreur. Le film a péché en mettant trop d'accent sur les séquences, dialogues et mots comiques pour susciter le rire chez le spectateur alors que le fond du film n’est pas une comédie. C'est pour ça que certains parlent de "teyat lakay", théâtre dans le sens péjoratif pour qualifier la majorité des films haïtiens.
Je suis restée un peu sur ma faim car le film n'est arrivé à me faire détester les hommes comme le prédisait Valery Numa. Le père était plutôt un gros soulier et un personnage grossier qu'on rencontre souvent sur nos chemins. Ce n’était pas assez original, l'histoire du film. Donc la mère a abandon son enfant, on a eu du mal avoir de la sympathie pour elle et détester le père. Dans la culture haïtienne, on voit rarement les femmes qui abandonnent leurs enfants. Dans cette partie du film certains spectateurs autour de moi ont fustige le père. Valery aurait dû nous laisser le soin de faire notre petite idée a nous au lieu d'annoncer d'emblée sur les ondes que les femmes vont détester les hommes. Mais c'était un choix de montrer qu'une femme peut abandonner aussi son enfant. Car dans notre cliche c'est plutôt les hommes qui abandonnent leurs enfants. Je conclus mes propos avec les points suivants:
1) Les haïtiens adorent le cinéma local. Le film était un succès vu l'affluence de gens que j'ai eu hier. Maintenant reste à savoir si c’est la quantité de personne ou la qualité de la production et du scenario qui fait le succès d’un film. Est-ce parce que les films font rire les gens? Est-ce les histoires qui les intéressent? Je n'ai pas la réponse à ces questions.
2) Je pense que Valery Numa a fait un grand travail avec des innovations dans les prises d’images. Donc, c'est une bonne initiative qui mérite d'être supportée.
3) J'encourage les autres producteurs et réalisateurs à penser à faire des films non comiques pour donner la possibilité de voir autre chose;
4) La dernière reproche que j’ai faite au film, c’est que je n’ai pas vu la morale de l’histoire. Je n’ai pas vu le changement que la mère voulait suscite chez le père en lui laisser l’enfant. Il a commencé le film comme un grossier personnage et il l’a terminé en train de supplier la femme de revenir tout en restant grossier et sans aucun remord ;
5) Là je ne fais que donner mon opinion, à vous d'aller voir le film pour avoir votre propre opinion.
Haiti-Actu
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